Sungkyunkwan était l'établissement d'enseignement le plus réputé en Corée sous les dynasties Goryeo et Joseon.
L'enseignement à Sungkyunkwan était basé sur le confucianisme et avait pour objectif de préparer les étudiants à rentrer au service du gouvernement. Le but principal pour les étudiants était donc de passer le gwageo, l'examen pour le service civil qui attestait de leur capacité à interpréter les classiques chinois suivant l'idéologie néoconfucéenne officielle. Initialement, le nombre d'étudiants était de 150, il passa à 200 en 1429.
Les examens d'entrée à Sungkyunkwan étaient extrêmement difficiles et seuls les fils de fonctionnaires de haut rang pouvaient se présenter. Les étudiants avaient deux possibilités pour se faire admettre : passer les examens Saengwonsi (생원시) et Jinsasi (진사시) ou bien les deux autres examens, Seungbo (승보) et Eumseo (음서).
vignette|La Sungkyunkwan de Koryo, trésor national n°127 de la Corée du Nord
Elle a été fondée en 992 sous le nom de Gukjagam à Kaesong, ville qui était alors la capitale du royaume de Goryeo. Elle est située au pied du mont Songak au nord-est de la ville.
Au départ, six matières étaient enseignées. Les trois premières (Gukjahak, Taehak et Samunhak), l'étude des classiques du confucianisme, étaient réservées aux enfants des hauts fonctionnaires et prenaient neuf ans. Les trois autres, le secrétariat (calligraphie), l'arithmétique (comptabilité) et le droit étaient ouvertes aux enfants des fonctionnaires de plus basse extraction jusqu'au huitième rang et duraient six ans. De 1109 à 1133 s'y ajoute la formation des fonctionnaires militaires. Parmi ses anciens étudiants, on trouve les généraux So Hui, Kang Kam-chan et les savants Ri Kyu-bo, Ri Saek, Jeong Mong-ju (1337-1392) et Kwon Gun. Elle a porté le nom de Gukhak de 1275 à 1298 puis de Sungkyunkwan de 1308 jusqu'à la chute de la dynastie en 1392.
À partir de cette date, l'établissement de Kaesong perd son statut privilégié et continue de fonctionner comme une académie de province jusqu'à la chute de Joseon.