Un taxon poubelle est un terme utilisé par certains taxonomistes pour désigner un taxon fourre-tout provisoire, dont le but est de regrouper des organismes difficiles ou impossibles à classer, dépourvus de caractères uniques distinctifs discernables (autapomorphies). Ces organismes sont regroupés soit par une certaine similitude souvent superficielle, soit par l'absence d'un ou plusieurs caractères distincts, ou par leur non-appartenance à un ou plusieurs autres taxons. Les taxons poubelles provisoires sont cependant considérés comme des taxons valides, tant que les avancées de la science ne permettent pas de les réviser. Certains taxons traditionnels sans validité phylogénétique ont été conservés dans l'usage en raison de leur utilité dans le langage courant : la catégorie classique des invertébrés est un exemple de regroupement par défaut de tous les organismes dépourvus de colonne vertébrale ; les Insectivora sont un ancien ordre de mammifères, qui étaient unis notamment par le fait qu'ils ont des insectes comme principale source de nourriture. vignette|upright=1.25|Comparaison de dents attribuées à différents genres et espèces de troodontidés, avec l'holotype du genre Troodon en A (T. formosus). En paléontologie, des fossiles d'organismes connus uniquement à l'état fragmentaire peuvent être regroupés dans un taxon poubelle en se basant sur de vagues ressemblances morphologiques ou sur un regroupement par même niveau stratigraphique, en attendant que d'autres découvertes viennent préciser leur attribution taxonomique. C'est le cas du groupe des rauisuchiens, des « reptiles » éteints ressemblant en partie aux crocodiles actuels et ayant vécu au Trias. C'est aussi le cas pour le genre fossile Troodon, un dinosaure théropode du Crétacé supérieur dont l'holotype n'est connu que par une seule dent fragmentaire, ses os étant relativement fragiles et peu propices à une préservation par fossilisation.
Alexandre Buttler, Pierre Rémi Mariotte, Amarante Vitra, Richard Splivallo
Anders Meibom, Charlotte Madeleine Nicole Lekieffre, Emmanuelle Geslin