thumb|Illustration du Rire (1887), Sapeck (Eugène Bataille).
L’anti-art est un ensemble de concepts et d'attitudes qui rejettent l’art et peuvent prendre la forme d'art ou non. Le terme a été utilisé pour la première fois par Marcel Duchamp.
Certaines formes d'anti-art . Selon le cas, elles rejettent les normes artistiques conventionnelles, le marché de l’art, la haute culture, l’individualisme en art ou l’universalité de l’art.
D’autres formes d’anti-art . Selon le cas, elles rejettent l’art en tant que champ séparé ou en tant que spécialité, l’art considéré comme une forme d’oppression, la séparation entre la vie et l’art ou l’existence même de l’art.
Arts Incohérents
L'anti-art prend sa source dans le mouvement Dada, qui, à grand renfort de polémiques, de scandales et de dérision, voulait faire une tabula rasa de toute la culture bourgeoise occidentale en remettant en cause de manière radicale les valeurs de l'art et de la poésie. L'une des œuvres emblématiques de l'Anti-art est le fameux ready-made Fontaine (1917) de Marcel Duchamp, où l'art se voyait réduit à un vulgaire urinoir, signé en soi comme œuvre. En 1921, dans l'exposition 5x5=25 des artistes constructivistes et productivistes prétendaient représenter la « fin » ou la « mort » de l’art. Alexandre Rodtchenko y présente trois toiles monochromes : Couleur rouge pure, Couleur jaune pure, Couleur bleue pure. Il estimait atteindre ici l’achèvement de ses recherches formelles au sein du constructivisme, et il déclara donc avoir démontré la « fin de la peinture ». La suite de son travail artistique se tourne vers la photographie.
Isidore Isou, créateur du lettrisme, théorise dès 1947 la loi esthétique de l'« amplique » et du « ciselant », qui part du principe que tout art passe par deux phases irréversibles : l'une d'amplitude, où l'art se développe aux niveaux stylistiques et thématiques (la poésie de Homère à Victor Hugo), et l'autre de déconstruction où l'art entre dans une période d'émiettement et de mise en doute et finit par s'auto-détruire (la poésie de Baudelaire aux dadaïstes et surréalistes).