Le lettrisme, également nommé hyper-créatisme ou hyper-novatisme, est à l'origine un mouvement artistique, puis pluriculturel, né en 1945 avec l'arrivée en France de son fondateur Isidore Isou.
Le lettrisme, renonçant à l'usage des mots, s'attache au départ à la poétique des sons, des onomatopées, à la musique des lettres.
Voici la définition qu'en donne Isidore Isou Goldstein en 1947 dans Bilan lettriste : « Art qui accepte la matière des lettres réduites et devenues simplement elles-mêmes (s'ajoutant ou remplaçant totalement les éléments poétiques et musicaux) et qui les dépasse pour mouler dans leur bloc des œuvres cohérentes. »
Par la suite, le Lettrisme se définira comme un mouvement culturel fondé sur la novation dans toutes les disciplines du savoir et de la vie, au moyen notamment de La Créatique ou la Novatique, ouvrage rédigé par Isou entre 1941 et 1976. Il est donc nécessaire de distinguer le "Lettrisme" comme mouvement d'avant-garde, et le "lettrisme" comme art basé sur les lettres ou les phonèmes.
Le Lettrisme est l'un des principaux mouvements d'avant-garde depuis le dadaïsme et le surréalisme. Il représente une tentative extrême de dépassement de l'activité créatrice, fondée sur une connaissance rigoureuse des domaines abordés (la kladologie, du grec klados, branche qui signifie littéralement Science des branches de la culture et de la vie, et qui se propose de faire une description profonde et complète de la culture, qu'elle divise en domaines de l'Art, de la Science, de la Philosophie, de la Théologie et de la Technique, dont elle précise les secteurs de recherche et de découverte).
Plus tard, Isou proposera le terme d'Hyper-créatisme ou d'Hyper-novatisme pour mieux définir ce mouvement qui ne s'est pas réduit à la poésie à lettres.
Le lettrisme apporte en 1950 l'hypergraphie (d'abord nommée « métagraphie »), art fondé sur l'organisation des lettres et des signes, et considérée comme un dépassement à la fois de l'art plastique figuratif et abstrait, et aussi du roman à mots.