Un acrostiche, du grec akrostikhos (akros, haut, élevé et stikhos, le vers), est un poème, une strophe ou une série de strophes fondés sur une forme poétique consistant en ce que, lues verticalement de haut en bas, la première lettre ou, parfois, les premiers mots d'une suite de vers composent un mot ou une expression en lien avec le poème.
egis ussu antio t eliqua anonica rte esoluta c’est-à-dire :
La musique faite par ordre du roi, et le reste résolu par l'art du canon
en dédicace de son « Offrande musicale » dédiée au roi de Prusse mélomane Frédéric II. Le mot formé, RICERCAR, désigne une forme archaïque de la fugue, forme des pièces dont se compose l'œuvre en question.
Un acrostiche a été découvert dans une pièce de Pierre Corneille : Horace (acte II, scène 3) :
'attacher au combat contre un autre soi-même,
ttaquer un parti qui prend pour défenseur
e frère d'une femme et l'amant d'une sœur,
t rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie
ontre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie,
ne telle vertu n'appartenait qu'à nous ;
'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux,
Il n'est pas possible de déterminer avec certitude si ce message est volontaire ou non de la part du dramaturge, le fait que le numéro du vers à partir duquel il est observable soit uniforme (444) tend cependant à prouver son intentionnalité. Si toutefois ce n'était pas le cas, on pourrait parler de kakemphaton.
François Villon signait parfois ses ballades en mettant un acrostiche dans l’envoi. C’est le cas de la Ballade de la Grosse Margot, de la Ballade de bon conseil, de la Ballade des contre vérités, du Débat du cœur et du corps de Villon. Ou de la Ballade pour prier Notre Dame, tirée du Grand Testament :
ous portâtes, digne Vierge, princesse,
ésus régnant qui n’a ni fin ni cesse.
e Tout-Puissant, prenant notre faiblesse,
aissa les cieux et nous vint secourir,
ffrit à mort sa très chère jeunesse ;
otre Seigneur tel est, tel le confesse :
En cette foi je veux vivre et mourir.