vignette|Une image considérée comme "obsène" : l'illustration par Édouard-Henri Avril de Fanny Hill, roman érotique de John Cleland
L'obscénité est le caractère de ce qui blesse ouvertement la pudeur et le bon goût. Il peut s'agir de paroles, d'actions, d's ou d'objets. Ce terme est fréquemment employé pour désigner ce qui porte atteinte à la pudeur dans le domaine de la sexualité, bien que ce ne soit pas son seul champ d'utilisation. Cette notion de morale varie considérablement selon les cultures et l'Histoire.
Sur le plan de l'étymologie, « obscène » trouve sa source dans le latin obscenus, écrit aussi obscænus, dont le sens primitif est « de mauvaise augure ». Le verbe obscævare (de ob face à, devant, et scævus, sinistre, funeste) signifie « donner un mauvais présage » et il est possible que obscænus soit une déformation de ob-scaevus. Le terme obscena (au pluriel) désigne également par ailleurs les parties viriles ou parfois les excréments. Une déformation d'usage a pu l'associer par assonance à ce qui est ob-scaena « devant la scène » ; ce qui est exhibé devant le public, lui donnant son usage actuel de montrer à tous ce qui devrait rester caché.
L’obscénité et la pornographie ont progressivement été constituées comme objets de sciences sociales à part entière — bien qu’encore marginaux.
Une telle approche ne doit cependant pas conduire à évacuer des réflexions sur l’obscénité et la pornographie la question de la censure. L’obscénité renvoie en effet à la qualification (morale, religieuse, juridique, littéraire...) qui en est faite par les acteurs sociaux d’une époque, d’un pays. L’enjeu de cette qualification est le plus souvent d’établir le bien-fondé de leur libre circulation ou au contraire la nécessité de l’encadrement de leur production et de leur diffusion.
La censure, sous ses différentes formes, est donc un des critères mêmes de définition de l’obscénité.
La question posée sur l'obscénité d'une œuvre signifie qu'il n'y a pas consensus de toute la société à ce sujet.