Concept

Guerres d'apostasie

Résumé
L'historiographie musulmane regroupe sous l'expression « guerres d'apostasie » (حُرُوب ٱلرِّدَّة, ), les campagnes militaires lancées entre 632 et 633 par les tribus arabes « musulmanes » contre les tribus arabes qui se rebellèrent après la mort de Mahomet, prophète des musulmans, dont la date supposée est 632. On les appellent aussi guerres de (la) sédition(s) ou guerres de (la) ridda. Le terme radda signifie « revenir sur ses pas » ou « pousser, repousser » : ceux qui quittaient l'alliance de Dieu (l'islam) étaient condamnés dans l'au-delà, car ils n'avaient pas choisi le bon allié (wali), Allah. Dans la société tribale, le mourtadd était celui-ci qui quittait l'alliance, car y rester n'était pas dans les intérêts de sa tribu. Avec l'empire, le mourtadd devient l'apostat et c'était souvent la mort qui l'attendait — encore fallait-il apporter la preuve de l'apostasie. Mohammad Ali Amir-Moezzi souligne que l'emploi du terme ridda (ou « guerres d'apostasie »), apparaissant dans les sources islamiques, est à la fois anachronique et apologétique. En effet, Cette guerre pourrait, pour l'auteur, être liée à un retour au croyances ancestrales après la mort de Mahomet mais aussi à la volonté du calife de conserver son nouveau pouvoir. Pour Alfred-Louis de Prémare, En outre, la tradition islamique adjoint au terme ridda d'autres conflits du califat d'Abou Bakr, ce qui rend le terme impropre. Des récits liés au califat d'Abou Bakr apparaissent dès la fin du . Ceux-ci racontent que les années de son califat furent principalement consacrées à la lutte contre des mouvements politiques opposés et à la conquête de nouveaux territoire. Ces récits sont compilés au dans des ouvrages intitulés Livre de la Ridda, le premier date d'Abû Mikhnaf (mort en 774), historien chiite. Dès le siècle suivant, ces récits sont associés au genre des « Conquêtes des pays ». L'étude historique des guerres dites « d'apostasie » est marquée par la prédominance de la tradition musulmane composée durant l'époque abbasside, nostalgique d'un passé fantasmé où l'oumma était unifiée sous Mahomet puis les califes dits « bien guidés » et les « pieux prédécesseurs ».
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