Le crypto-anarchisme – ou la crypto-anarchie – est la réalisation dans le cyber-espace d'une forme d'anarchie par l'usage de la cryptographie. En assurant la confidentialité, l'authenticité et l'intégrité de leurs communications, les logiciels de cryptographie offrent en effet aux individus une totale liberté d'échange en garantissant leur anonymat et le respect de leur vie privée. Dans son “Manifesto Crypto Anarchiste” de 1988 publié dans la liste de diffusion cypherpunk, Timothy C. May introduit les principes de base de la crypto-anarchie: l’utilisation de communication et messages chiffrés permettant un anonymat complet, une totale liberté d’expression ainsi qu’une liberté totale d’échanger. « Crypto » dans la crypto-anarchie ne doit pas être confondue avec le préfixe « », qui désigne une idéologie ou un système cherchant intentionnellement à dissimuler ou détourner la « vraie nature ». Par exemple, certains utilisent le terme « crypto-fasciste » pour désigner un individu ou une organisation suivant une doctrine fasciste mais qui cache ses intentions tant qu'elles restent socialement inacceptables. Cependant, The Cyphernomicon de Timothy C. May indique que le terme « crypto-anarchiste » était à l'origine pensé comme un jeu de mots par rapport à cette ambiguïté, bien qu'il n'ait pas eu pour but de cacher ses actions, ses croyances ou ses intentions. L'une des motivations des crypto-anarchistes est de se défendre contre la surveillance des communications informatiques. Les crypto-anarchistes tentent de se protéger contre la Conservation des données, la Controverse entourant la surveillance d'internet par la NSA, la Room 641A, la loi FRA mais aussi HADOPI, ACTA Les crypto-anarchistes considèrent que le développement et l'utilisation de la cryptographie est la meilleure défense contre ces problèmes, par opposition aux actions politiques. Un autre sujet de préoccupation est d'échapper à la censure, particulièrement sur Internet, sur la base du principe de liberté d'expression.
Bryan Alexander Ford, Ennan Zhai