L'Empire khmer (en khmer ចក្រភពខ្មែរ ឬ អាណាចក្រខ្មែរ) est une des anciennes puissances dominantes de la péninsule indochinoise du s. Le royaume succède aux royaumes et principautés de Chenla, et sa fondation est datée conventionnellement en 802, lorsque le roi Jayavarman II se déclare Chakravartin, « Roi des rois ». Il prend fin après plusieurs prises d'Angkor par les Siamois entre 1352 et 1431, bien que cette dernière date soit aujourd'hui considérée comme conventionnelle.
Devenu le royaume du Cambodge (royaume de Kambuja), morcellé et vasalisé, son histoire se poursuit alors, dans des frontières considérablement réduites et disputées.
Le site archéologique d'Angkor témoigne aujourd'hui de la puissance, de la richesse et du raffinement culturel de l'Empire khmer à son apogée. Les religions officielles furent l'hindouisme, le bouddhisme mahāyāna et le bouddhisme theravāda.
À ce jour, les plus anciennes traces des origines de l’empire ont été découvertes sur le site du temple de Sdok Kok Thom, dans la province thaïlandaise de Sa Kaeo. Une stèle, datée de 1053, énonce la chronologie des anciens souverains khmers, depuis l'accession au trône de Jayavarman II en 802, jusqu'à Udayādityavarman II (1050-1066).
Jayavarman II, au , introduit le culte du dieu-roi () dans le brahmanisme. Désormais, le roi est la représentation de Shiva, un des dieux de la triade brahmanique (Brahmā, Vishnou, Shiva) et en conséquence une manifestation de Bhagavan, généralement confondu avec Shiva ou Vishnou. Le souverain doit être adoré comme une divinité, avec des rites formels. Shiva et le dieu-roi partagent d’ailleurs le même symbole religieux, le lingam.
vignette|Le Bakong, temple d'État d'Indravarman érigé sur le site de Hariharalaya.
D’après une ancienne interprétation, Jayavarman II aurait été un ancien prince qui vécut à la cour de Sailendra à Java (dans l'actuelle Indonésie) et en aurait rapporté l’art et la culture lors de son retour au Cambodge. Des recherches plus récentes conduites notamment par Claude Jacques et Michael Vickery remettent toutefois en cause cette théorie.