thumb|200px|Ostrakon portant le nom de Thémistocle, vers 490/480 ou 460 av. J.-C., Musée de l'Agora antique d'Athènes.
Dans la Grèce antique, l’ostracisme (en grec ancien ) était un vote par lequel l’Ecclésia (l'assemblée des citoyens) prononçait le bannissement de l'un de ses citoyens, dont le nom était inscrit sur un tesson de céramique désigné par le terme ostrakon, signifiant coquille d'huître. Durant la période de bannissement, l’Ecclésia conservait ces tessons, ostraca, où figuraient les noms des exilés. Athènes et quelques autres cités, au , ont instauré une institution qui permettait de bannir pendant dix ans un citoyen, sans que celui-ci perdît ses biens. C'était une mesure d'éloignement politique, un simple vote de défiance à l'égard d'un citoyen influent soupçonné d'aspirer au pouvoir personnel : ce n'était pas une peine judiciaire, cette sanction n'étant pas une condamnation pénale : elle ne s'accompagnait pas de peine pécuniaire, et les droits civiques étaient conservés. Cette importante institution apparaît donc marquée d'un esprit d'humanité tant dans la procédure suivie que dans la peine prononcée.
On l'attribue traditionnellement à Clisthène, mais le premier vote d'ostracisme n'eut lieu qu'en 488 av. J.-C., si l'on en croit Aristote. Après les expulsions en masse qui eurent lieu au , et qui frappaient collectivement des genè, des familles entières, on décida de proscrire seulement les tyrans et leurs fils, en prévenant les autres membres des Pisistratides que s'ils venaient à troubler l'ordre public, ils seraient expulsés pour dix ans. Ils se tinrent éloignés de la vie publique longtemps.
Après la première guerre médique, cependant, ils furent suspectés d'intelligence avec le tyran Hippias, et on châtia les amis des tyrans (487 av.J.-C.). L'ostracisme fut décrété contre Hipparque, fils de Charmos, devenu le chef de la famille, en 486, contre l'Alcméonide Mégaclès le Jeune, fils d'Hippocrate, et en 485 av. J.-C. contre Alcibiade l'Ancien.
Elle se déroulait en deux temps.