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L'individualisme méthodologique est un paradigme des sciences sociales, selon lequel les phénomènes collectifs peuvent (et doivent) être décrits et expliqués à partir des propriétés et des actions des individus et de leurs interactions mutuelles (approche ascendante). Cette approche s'oppose au holisme, selon lequel les propriétés des individus se comprennent sans faire appel aux propriétés de l'ensemble auquel ils appartiennent (approche descendante). Donc, l'individualisme méthodologique ne doit pas être confondu avec l'individualisme en tant que conception morale et politique : il ne comporte aucune hypothèse ou prescription concernant les motivations ou les actions des individus. Il se contente d'affirmer que les individus sont les seuls organes moteurs des entités collectives, et qu'on peut toujours reconstruire une propriété collective à partir de propriétés individuelles. L'individualisme méthodologique repose sur l'idée, conforme à la tradition nominaliste, que les ensembles sociaux sont des métaphores qui n'existent que dans l'esprit humain et n'ont pas d'autre substance que celle des individus qui les composent. Leur prêter certains attributs des individus (des motivations, une volonté, une possibilité d'action autonome) est donc un abus de langage. Au sens large, on peut caractériser l'individualisme méthodologique par trois postulats : Seuls les individus ont des buts et des intérêts (principe de Popper-Agassi) ; Le système social, et ses changements, résultent de l'action des individus ; Tous les phénomènes socio-économiques peuvent s’expliquer, en dernière analyse, dans les termes de théories qui ne se réfèrent qu’aux individus, à leurs dispositions, croyances, ressources et relations. La troisième proposition est celle qui caractérise l'individualisme méthodologique au sens strict, puisque les deux premières sont d'ordre ontologique. Le terme a été créé par Joseph Schumpeter en 1908 afin de distinguer l'individualisme politique et l'individualisme méthodologique.