Le Sangkum Reastr Niyum (en khmer : សង្គមរាស្រ្តនិយម), plus communément appelé Sangkum, était une organisation politique cambodgienne, création du prince Norodom Sihanouk et qui lui a permis d’exercer le pouvoir de 1955 à 1970. Par analogie, on peut aussi désigner par ce terme la période de l’histoire du Cambodge qui va du (indépendance du pays) au (déposition de Norodom Sihanouk), époque pendant laquelle le Sangkum fut un acteur clé de la scène politique. Si plusieurs traductions existent concernant le nom du mouvement, le terme « Communauté socialiste populaire » semble communément admis ; toutefois, on trouve également « Communauté du peuple », ou Communauté qui aime le peuple-sujet. L’indépendance acquise, Norodom Sihanouk s’aperçut rapidement que la fonction de roi était honorifique et ne lui donnait pas les moyens de diriger le pays comme il l'entendait. Le , afin de pouvoir mieux se consacrer à la politique, le roi abdique en faveur de son père, Norodom Suramarit. En , Norodom Sihanouk fonde le Sangkum Reastr Niyum dans le but de participer – et gagner – les élections parlementaires du 11 septembre, les premières depuis l’indépendance. Par analogie avec le terme socialiste, le nom du parti visait à couper l'herbe sous le pied des partis de gauche, tout en s'appuyant sur trois principes traditionnels, la Race, la Religion et le Trône royal (Cheat, Sassna, Reach balang, en khmer : ជាតិ សាសនា រាជបល្ល័ង្ក). Les statuts du mouvement déclarait que . Tout membre du Sangkum devait s’engager à ne pas faire partie d’une formation politique. Dès le départ, le recrutement pour le Sangkum bat son plein dans les administrations provinciales et les officines gouvernementales. Début , les membres de différents partis monarchistes de droite se joignent au mouvement ; c’est tout d’abord le Parti de la rénovation khmère de Lon Nol (លន់ នល់) et Nhiek Tioulong (ញ៉ឹក ជូឡុង), allié à Sihanouk depuis 1951, qui se dissout, suivi peu après du Parti populaire de Sam Nhean (សម ញាណ) et de celui du Nord-Est victorieux de Dap Chhuon (ដាប ឈួន), un ancien rebelle Khmer Issarak (ខ្មែរឥស្សរៈ) de la région de Siem Reap qui avait lutté contre les autorités coloniales et avait rejoint avec grand fracas le camp de Sihanouk à la fin des années 1940.