L'épiclèse (du grec , épiklêsis, « prière » dans la koinè) est une invocation dans les liturgies chrétiennes. Telle qu'on la trouve depuis la liturgie byzantine, l’épiclèse est une invocation à Dieu le Père pour qu’il envoie son Esprit Saint afin de faire advenir sa puissance créatrice, pour la consécration des espèces, pour qu’il transforme les Dons, et que ces Dons sanctifient les fidèles qui les recevront (l'Esprit est actif à la création du monde, à l'incarnation du Christ, à la Résurrection...).
Le mot épiclèse tire son étymologie des deux mots grecs epi, « sur » et kaleo, « appeler ». Il s'agit donc, par un moyen ou un autre, d'invoquer quelqu'un ou quelque chose.
La première épiclèse connue est celle de l'anaphore d'Hippolyte de Rome. La prière eucharistique est entièrement travaillée à partir de cette anaphore. Dans le canon romain, qui a été la seule prière eucharistique utilisée entre le concile de Trente et Vatican II, il n'y a pas de mention explicite de l'Esprit, mais il y est sous-entendu. Vatican II a voulu que l'Esprit soit mentionné pour signifier l'action des trois personnes de la Trinité. L'épiclèse dans l'anaphore d'Hippolyte a été divisée en deux, d'une part sur les offrandes, et de l'autre sur le peuple.
La première prière eucharistique ne comprend que l'épiclèse avant le récit de l'institution. D'autres expressions que celle de « par la puissance de l'Esprit-Saint » ont été utilisées : « par ta main », « par ta bénédiction ». À l'origine ces expressions étaient synonymes de « par ton Esprit ».
Les prières eucharistiques orientales préfèrent l'épiclèse après le récit de l'institution.
La seconde trace de l'épiclèse est celle de . On la retrouve dans le rite de l'Église de Jérusalem. Sa particularité est que, en plus de l'épiclèse sur les offrandes et sur le peuple, il y en a une sur le prêtre.
La liturgie catholique prévoit deux épiclèses au cours de la prière eucharistique :
la première, dite épiclèse de consécration, située avant la consécration des offrandes, est une invocation de l'Esprit Saint sur le pain et le vin, pour que l'Esprit réalise la présence du Corps et du Sang du Christ.