Le 'sindarin' ou gris-elfique est une des langues construites imaginées par le romancier et philologue dans le cadre de l'élaboration des récits de la Terre du Milieu. Il en commença la construction vers 1917 sous une forme alors appelée gnomique, et ne cessa ensuite au cours de sa vie d'en faire évoluer les conceptions, tant dans ses caractéristiques proprement linguistiques que dans sa place dans la narration. Le nom même de la langue fut modifié plusieurs fois, et le terme de sindarin n'apparut qu'au début des années 1950 à la fin de la rédaction du Seigneur des anneaux, l'œuvre la plus connue de son auteur.
Au sein de son univers de fiction, le sindarin est la langue des Sindar ou Elfes Gris, qui se développa d'abord au Beleriand pendant le Premier Âge, à partir d'un ancêtre commun aux diverses langues des Elfes. Plus tard, il fut adopté par divers autres peuples et s'étendit en de nombreuses régions de la Terre du Milieu, y devenant ainsi la langue véhiculaire des Elfes, et l'une des langues en usage chez un peuple des Hommes, les Dúnedain.
La phonétique et une bonne part de la grammaire sont fortement inspirées de celles du gallois et du norrois. Par sa morphologie, le sindarin est une langue flexionnelle, qui fait un large usage d'alternances vocaliques et de mutations consonantiques. La syntaxe est relativement analytique. Le vocabulaire est construit a priori, c'est-à-dire indépendamment de celui des langues naturelles ; mais Tolkien l'a conçu de sorte qu'il soit apparenté à celui des autres langues elfiques qu'il imagina, telles que le quenya.
En sindarin comme pour les autres langues qu'inventa Tolkien, il faut distinguer deux axes chronologiques de développement :
l'un, externe, concerne l'évolution des conceptions de la langue pendant la vie de leur auteur,
l'autre, interne, concerne l'évolution historique de la langue à l'intérieur même du monde imaginaire dans lequel elle se parle.
De toutes les langues qu'inventa , le sindarin a eu le développement le plus compliqué.