La philologie, du grec ancien , « amour des mots, des lettres, de la littérature », consiste en l'étude d'une langue et de sa littérature à partir de documents écrits. C'est une combinaison de critique littéraire, historique et linguistique. Elle vise à rétablir le contenu original de textes connus par plusieurs sources, c’est-à-dire à sélectionner le texte le plus authentique possible, à partir de manuscrits, d'éditions imprimées ou d'autres sources disponibles : fragments (citations par d’autres auteurs), graffiti anciens... Ainsi, le philologue compare les versions conservées de ces textes, ou rétablit le meilleur texte en corrigeant les sources existantes.
Pour Platon, la philologie, ou philología () en grec, est le goût pour la littérature et, plus généralement, pour l'érudition. Le mot s'applique ensuite, chez les Grecs anciens, à toute dissertation littéraire, érudite, ou dialectique.
Au , les érudits de la Renaissance englobent sous le mot « philologie » ces connaissances héritées de l'Antiquité gréco-romaine que le regroupera sous le vocable « humanisme ». Le philosophe allemand Christian Wolff (1679-1754) élargira ensuite la notion de philologie à . August Böckh va dans le même sens et oppose la philologie à la philosophie : , .
Au début du , la philologie est ajoutée au programme de la nouvelle université de Berlin.
Ce siècle parlera de philologie classique, romane, germanique ou orientale.
Pour Nietzsche, un signe distinctif du théologien est son inaptitude à la philologie : C'est que Nietzsche a à cœur de mettre fin à une herméneutique favorable à la métaphysique qu'il dénonce. Pourtant philologue de formation, le sens de la philologie qu'il propose est fort éloigné de celui annoncé plus haut : celle-ci, au vu de son œuvre, peut être assimilée dans sa méthode à une herméneutique psychologique ou, plus justement et selon les mots de Nietzsche, à une généalogie visant à rétablir « le seul et unique monde ».