Résumé
Une phobie (du grec ancien , frayeur, crainte ou répulsion) est une peur démesurée et dépendant d'un ressenti plutôt que de causes rationnelles, d'un objet ou d'une situation précise. L’objet ou la situation qui déclenche la phobie est nommé « phobogène ». Selon le psychiatre et psychanalyste Paul Denis, ; c'est ce caractère de danger irréel qui distingue cliniquement la phobie de la peur. Dans la Classification internationale des maladies actuelle, les phobies font partie de la catégorie plus générale des troubles anxieux. Les formes que peut revêtir l'affection phobique sont multiples: il peut s'agir par exemple de l'agoraphobie (peur de la foule et des lieux publics), de phobies spécifiques telles que la claustrophobie (peur des lieux clos), ou de phobie sociale, qui est une crainte handicapante de relations sociales comme la prise de parole en public, la rencontre de nouvelles personnes ou de l'opinion ou jugement des autres. Les Grecs anciens honoraient la divinité Phobos afin de conjurer la peur de partir au combat. En Occident, les peurs irraisonnées étaient soignées par la médecine traditionnelle ou rituelle, et certaines maladies comme l'hépatite ont longtemps été identifiées comme appartenant au registre de la peur, sous l’appellation de jaunisse. C'est vers 1870 que la psychiatrie utilise le terme sous forme de substantif et en fait un élément nosographique à part entière. Des symptômes phobiques se rencontrent dans de nombreuses névroses comme la névrose obsessionnelle et même, parmi les névroses actuelles (distinctes des « psychonévroses »), la névrose d'angoisse (1895), ainsi que dans des psychoses comme la schizophrénie. Selon Plon et Roudinesco, la phobie est l'un des symptômes que la cure psychanalytique permet de maîtriser le plus facilement, en faisant apparaître le fond qui la sous-tend : l'angoisse. Chez Freud, la phobie est le symptôme central de l’« hystérie d’angoisse » (expression introduite par Wilhelm Stekel en 1908 sur une suggestion de Freud): c'est ainsi en effet que sera désigné en 1909 le cas du petit Hans ; la libido n’est pas « convertie » comme dans l'« hystérie de conversion », mais libérée sous forme d’angoisse .
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