Vulgarisé au , le mot « humanisme » renvoie à une conception du monde prenant son essor au en Italie, puis au dans les Flandres et enfin dans l'ensemble de l'Europe occidentale, quand émerge une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie, qui - exerçant des activités commerçantes lucratives ou politiques - s'émancipe peu à peu de l'influence de l'Église catholique. Le concept d'humanisme se caractérise donc par l'esprit de laïcité qui s'inscrit en contrepoint de la crise de confiance qui affecte l'Église : les hommes n'éprouvent plus fondamentalement le besoin de s'en remettre à Dieu pour organiser leurs vies et ils s'estiment capables d'énoncer leurs propres valeurs puis, au travers du droit et de l'intervention étatique, d'instituer les dispositifs visant à les faire respecter et appliquer.
On peut distinguer trois grandes phases dans la critique de l'humanisme :
Période classique. Entre le , moment d'éclosion de l'humanisme de la Renaissance, et le , dit « Siècle des Lumières », le mouvement humaniste ne cesse de prendre de l'ampleur : les critiques restent éparses et, dans l'ensemble, contribuent davantage à le réorienter qu'à le contester.
Période moderne. À partir du , quand le terme « humanisme » commence à être usité, la critique se développe, visant à démontrer le caractère idéologique du concept. Elle émane principalement de Marx (qui l'identifie à une propagande voilée de la bourgeoisie, lui permettant de légitimer sa domination sur le reste de la population) puis de Nietzsche, qui, à travers le thème du surhomme, pointe les risques et les enjeux de l'inflation du moi dans la civilisation occidentale. La critique prend un tournant décisif au début du avec Freud, qui relativise l'importance du moi dans le psychisme, face à l'inconscient ; puis, à partir des années 1960, avec les penseurs post-structuralistes français ; enfin, à partir des années 1980, avec les Américains s'inscrivant dans le courant des gender studies (études de genre), elles-mêmes nourries par le féminisme.
Période contemporaine.