Refus global est un manifeste artistique, collectif et pluridisciplinaire, publié le à Montréal par les Automatistes aux Éditions Mithra-Mythe. « Refus global», le texte éponyme du recueil, rédigé par Paul-Émile Borduas, est considéré comme un texte phare de la modernité culturelle au Québec.
Sa parution est destinée à mobiliser les milieux artistiques et intellectuels canadiens français de Montréal contre les valeurs traditionnelles, considérées par l'auteur et les contributeurs y ayant participé, comme trop prégnantes.
Le recueil, publié en 400 exemplaires, contient, en plus du texte éponyme, neuf autres textes et des photographies d'oeuvres et d'expositions du groupe automatiste par Maurice Perron.
Le texte éponyme, rédigé par Borduas, est contresigné par 15 artistes dont 8 hommes et 7 femmes, proportion hors du commun à cette époque. Les cosignataires sont :
Le groupe des Automatistes, composé de jeunes peintres et intellectuels, se réunit à partir des années 1940 à l'atelier de Borduas qui est professeur à l'École du meuble de Montréal. Ils échangent des idées sur les arts, la philosophie et la société. Dès 1942, Borduas expose des toiles abstraites qui bouleversent les conventions artistiques de l'époque et le groupe est amené à défendre et à diffuser l'art moderne - qu'on qualifie alors d'art « vivant » - au Québec. L'idée d'un manifeste vient de Fernand Leduc et de Jean-Paul Riopelle qui, en 1946 et 1947, sont à Paris et fréquentent André Breton et les surréalistes français. Riopelle y signe d'ailleurs le manifeste surréaliste Rupture inaugurale. À la fin de 1947, Borduas amorce la rédaction de son texte qui est soumis au groupe pour relecture et ajustements. Dans le processus, Borduas suggère de joindre au texte éponyme d'autres productions du groupe afin d'« étoffer l'acte collectif ».
Le recueil est lancé le 9 août 1948 à la librairie Tranquille, sur la rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal. Pour l'occasion, les Automatistes ont décoré la vitrine de la librairie et envoyé un communiqué aux journaux intitulé « Bombe automatiste chez Tranquille », présageant ainsi les retentissements de leur manifeste.