Concept

Punition du goudron et des plumes

Résumé
La punition du goudron et des plumes est une torture, qui remonte au moins à l'époque des Croisades. Héritage d'une justice féodale, officielle ou non, d'abord appliquée en Europe et au sein de ses colonies, puis au début des temps modernes aux États-Unis, notamment au Far West, elle fut exécutée en général par une foule vengeresse, comme le lynchage. Le goudron (de pin) et les plumes issues des élevages de gallinacés se trouvaient alors en abondance. Lors d'une scène typique d'utilisation du goudron et des plumes, le sujet de la vindicte populaire était dévêtu jusqu'à la taille. Du goudron était alors soit versé, soit appliqué au pinceau sur la personne tandis qu'on l'immobilisait. Ensuite, soit l'on jetait des plumes sur la victime, soit on la roulait dans une pile de plumes de façon que ces dernières adhèrent au goudron collant. Il n'était pas rare d'exhiber la victime au cours d'une parade dans la ville. Les plumes collaient au goudron pendant plusieurs jours, rendant évidente et durable l'infamie de la personne. Le but de ce supplice était à la fois la blessure physique et morale, humiliant le supplicié suffisamment pour lui faire quitter la ville et le dissuader d'y causer des troubles. Cette pratique ne constitua jamais une punition officielle aux États-Unis, mais plutôt une forme d'auto-justice. Il y eut en outre des cas d'usage du goudron et des plumes en Irlande du Nord, au cours du conflit nord-irlandais. En ces derniers cas, le personnel médical put s'occuper rapidement et efficacement des victimes. Ce supplice connut en outre quelques variantes au cours de l'Histoire : une variante plus brutale encore dénommée pitchcapping, destinée à endommager gravement l'épiderme et la chair sur le sommet du crâne, fut utilisée par les troupes britanniques contre les sujets suspectés de rébellion durant l'expédition d'Irlande de 1798 ; parfois, seule la tête était rasée, goudronnée et parsemée de plumes ; sous une forme moins sévère, ne causant pas de blessure, le goudron et les plumes étant appliqués sur les vêtements ou sous-vêtements de la victime ; cette pratique est toujours occasionnellement en usage, en tant que châtiment humiliant, par exemple pour marquer la désobéissance du sujet à ses engagements envers une fraternité (voir bizutage).
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