Le (grec : βίος, bio, « vie » ; et κέντρον, kentron, « centre ») est un courant de l'éthique environnementale, pensée pour l'essentiel d'origine norvégienne, s'opposant au et à la position qui consiste à n'accorder de dignité morale qu'aux êtres humains et à considérer la nature uniquement comme . Arne Naess est considéré comme le fondateur de ce courant qui est introduit en France avec son ouvrage « Ecologie, communauté et style de vie » (titre original : « Ecology, Community and Lifestyle »), publié en français en 1992 par les éditions du Rocher. Il est ensuite popularisé par Catherine Larrère (Du bon usage de la nature, 1997). Aux États-Unis, il est représenté, entre autres, par Paul Taylor.
À distinguer du « mouvement biocentrique », mouvement culturel et pédagogique créé par Rolando Toro Araneda en Amérique latine autour de la Biodanza.
Associé en France à la deep ecology ou écologie profonde, le biocentrisme généralise l'approche kantienne à tous les êtres vivants. Ces derniers doivent être considérés comme des fins en soi, c'est-à-dire comme possédant une valeur intrinsèque qui leur donne droit au respect.
Chez Kant, seul l'homme peut être considéré comme une fin en soi parce qu'il est raisonnable, conscient et capable d'être source de valeurs (il s'attribue lui-même une valeur tout en en conférant à d'autres). Mais il est possible d'objecter que les enfants et les fous ne sont ni libres ni raisonnables et que nous les considérons tout de même comme des personnes morales. Il serait donc possible, pour étendre la valeur intrinsèque au vivant en général, de remarquer que celle-ci pourrait être indépendante du fait de posséder une conscience. Il suffirait juste de se valoriser soi-même comme fin ultime et d'attribuer une valeur positive ou négative aux autres choses.
C'est cette idée que développe Holmes Rolston .
Selon lui, tous les êtres vivants peuvent être des fins en soi parce qu'ils :
développent des stratégies qui leur permettent de se valoriser eux-mêmes, de se maintenir dans l'existence sans autre but que cette existence elle-même.