Les Oustachis, c'est-à-dire les insurgés (en croate : Ustaše), étaient un mouvement séparatiste croate, fasciste et anti-yougoslave. Le mouvement lui-même était appelé « Oustacha » (Ustaša), le nom d’oustachis étant donné, de manière générique, à ses membres ou à l’ensemble de ceux-ci. Après des années de clandestinité, les oustachis prirent le pouvoir en Croatie en 1941 avec le soutien de l'Allemagne et de l'Italie, après l'invasion et le démembrement de la Yougoslavie : ils instaurèrent l'État indépendant de Croatie, une dictature particulièrement arbitraire et meurtrière, qui se signala par de nombreux massacres des populations serbes, tziganes et juives de Croatie et de Bosnie-Herzégovine.
Le mouvement est fondé le par Ante Pavelić, alors avocat à Zagreb, au lendemain de la dissolution du parlement et de l'instauration de la « dictature royale » par Alexandre de Yougoslavie. Il se fait d'abord connaître par une série d'actions terroristes contre la monarchie yougoslave: cinq ans après la fondation du groupe, 460 incursions avec attentats et 185 assassinats furent commis, ainsi que plusieurs agressions, attaques de fermes et de villages et diverses distributions de tracts. Il a comme objectif de renverser la monarchie et de contrer la prédominance serbe sur le Royaume de Yougoslavie. Il s'inspire notamment du mouvement fasciste de Benito Mussolini.
Le mouvement est d'abord aidé par la Hongrie de l'amiral Horthy, et l'Italie de Mussolini, à qui Pavelić promet de laisser la Dalmatie en échange de son aide. Il implante des camps d’entraînement en Hongrie. Dès le début des années 1930 les membres de l'organisation sont impliqués dans de nombreux attentats, notamment sous forme de bombes avec minuteur placées dans des trains à destination de la Yougoslavie. Pendant l'été 1932, plusieurs centaines d'oustachis tentent une insurrection armée dans la province de Lika, avec le soutien du parti communiste yougoslave, mais elle est durement réprimée. En 1933, le premier attentat contre le roi est un échec.