La paranoïa (du grec ancien : ; des mots : « à côté de », et νοῦς/noûs : « esprit »), indique à l'origine, dans la poésie grecque antique, simplement quelque chose qui est contre l'entendement.
À partir du début du , appropriée par la psychiatrie naissante, la paranoïa indique un trouble mental manifesté par des difficultés relationnelles, des troubles du comportement et un sentiment de persécution pouvant aller jusqu'à un point d'irrationalité et de délire (délire paranoïaque).
La pensée paranoïaque inclut typiquement des croyances de persécution liées à une menace perçue comme provenant des individus : jalousie, délires, et un sentiment de mégalomanie dû à l'aberration de la pensée.
Le mot paranoïa est un mot grec formé de para-, au voisinage de et de noûs, esprit, signifiant folie ou démence.
Son utilisation remonte au moins à Eschyle, qui considère paranoïaque le sort que jette Œdipe contre ses fils, quand le français « démence » traduit le grec paranoïa, et à Sophocle, qui, dans sa pièce Ajax, l'utilise un certain nombre de fois, tantôt traduit en français comme « démence » tantôt comme « folie ». De même, Hérodote l'utilise à plusieurs reprises, par exemple : . « Furieux » traduit ici le grec paranoïaque.
Le terme paranoïa est utilisé en allemand par le médecin (1724-1774) en 1772, il apparait en latin savant en 1795. Il est retenu en allemand dans le vocabulaire psychiatrique, dans son acception générale de folie, dans le Lerbuch der Störungen des Seelenlebens du psychiatre Johann Heinroth.
Il apparait en français en 1822. Tout au long du , dans le contexte d'une psychiatrie romantique, il est utilisé au sens général de « folie » et pour qualifier tout type de délire. Puis son champ sémantique se restreint et se précise peu à peu.
En 1929, Salvador Dali (1904-1989) crée l'expression paranoïa-critique pour désigner un mode de création littéraire et artistique.
À partir des années 1970, le terme abrégé de parano désigne l'état de méfiance exagérée à l'égard de menaces réelles ou imaginaires.