L'Apocalypse d'Abraham est un pseudépigraphe de l'Ancien Testament. Elle est constituée de deux parties distinctes. La première est du genre midrashique. Seule la seconde est, stricto sensu, du genre apocalyptique. Le texte est conservé en slave et en roumain, traduit vraisemblablement d'une version grecque faite sur un texte sémitique d'origine juive. L'original aurait été composé dans la mouvance de l'essénisme. La première partie raconte la légende de la conversion d'Abraham, sous la forme d'une interprétation littérale du récit de sa vocation en Genèse 12. Elle pourrait avoir eu une existence indépendante. Abraham est témoin à plusieurs reprises de chutes accidentelles et de bris d'idoles fabriquées par son père Térah. Il lui fait part de ses doutes au sujet de leur pouvoir, mais celui-ci se met en colère face à l'impiété verbale de son fils. Ensuite, en préparant le repas pour son père, Abraham découvre par hasard une idole de bois à qui il confie le soin d'entretenir le feu pendant son absence. À son retour, le plat est cuit, mais l'idole, qui était tombée, est terriblement brûlée. Comme Térah persiste dans sa volonté de fabriquer de nouvelles idoles, Abraham tente de lui montrer la vanité d'un tel projet. Appelé par Dieu, Abraham quitte la maison de son père, qui tous deux ne tardent pas à s'embraser. La seconde partie fait au moins trois allusions à la première, et ne paraît pas avoir eu d'existence indépendante. Elle reprend le premier récit de l'alliance, décrit au chapitre 15 de la Genèse. Dans la première section, Abram est invité par Dieu à se procurer un certain nombre d'animaux, dont deux oiseaux. Le non partage en sacrifice des oiseaux, ainsi que la mention de rapaces qui fondent sur les cadavres des animaux partagés, est le prétexte à une amplification par rapport au récit biblique : la rencontre d'Abraham avec l'ange Jaoel qui le conduit à l'Horeb, et la venue de l'impiété personnifiée en Azazël. La deuxième section évoque l'ascension d'Abraham, l'hymne qu'il récite avec Jaoel, et la vision du trône, des quatre créatures et du char.