vignette|300px|La Grande Mosquée de Kairouan (également appelée mosquée Oqba Ibn Nafi) avait, depuis le , la réputation d'être l'un des plus importants centres d'enseignement de la jurisprudence malikite ; elle est située à Kairouan en Tunisie.
Le malikisme ou malékisme (en مذهب مالكي, en berbère: Tamalikit) est l'un des quatre madhahib, écoles classiques du droit musulman sunnite. Il est fondé sur l'enseignement de l'imam Mâlik ibn Anas (711 - 795), juriste (faqîh), théologien et traditionniste (mouhaddith) qui naquit à Médine. Cette école est majoritaire au Maghreb (où elle fut introduite par Assad ibn al-Furat), en Afrique de l'Ouest, au Tchad, au Soudan, en Haute-Égypte, au Koweït et dans l'émirat de Dubaï. Par le passé, l’école malikite existait également dans certaines parties de l’Europe sous domination islamique, en particulier Al-Andalus et l’émirat de Sicile. Dans le monde, c'est la deuxième école en nombre de mouqallidoune (personnes faisant son taqlid) ; en France c'est la première.
Cette école diffère essentiellement des trois autres du fait qu'elle est plus structurée et hiérarchisée avec un primat à sa tête et par les sources qu'elle utilise pour déterminer la jurisprudence. Si les quatre écoles utilisent toutes le Coran, la sunna, ainsi que l'Ijmâ' (le consensus des compagnons de Mahomet) et les analogies (qiyâs), le malikisme utilise également les pratiques des premiers habitants musulmans de Médine (Amal ahl al-medina) comme source de la jurisprudence islamique (fiqh) et fait grand cas de la tradition de Mahomet (ahadith), tout en prenant en considération l'intérêt public (maslaha). Ce dernier est un trait caractéristique du droit malékite.
vignette|500px|centré|Le malikisme est l'école de jurisprudence sunnite prédominante en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest.
L'imam Malik rapportait les ahadith et discutait leurs significations en contexte. Soit il citait des hadith et des athar (dires des Sahabas — compagnons de Mahomet) sur des domaines de la charia en discutant leurs conséquences, soit il demandait à ses élèves s'il y avait dans leurs contrées un problème qu'ils pouvaient tenter de résoudre.