vignette|224x224px|Pélage. Le pélagianisme est une doctrine développée à partir de la deuxième moitié du par l'ascète breton Pélage, Célestius, Julien d'Éclane et leurs disciples, caractérisée par l'insistance sur le libre arbitre de l'homme. Le pélagianisme, professant que la liberté règle les rapports entre l'homme et Dieu, s'attire l'opposition de l'épiscopat africain marqué par l'idée de la grâce d'Augustin d'Hippone, qui obtient la condamnation de ce courant par l’empereur Honorius, puis par le de Carthage en 418, avec l'approbation du pape Zosime. Deuxième doctrine chrétienne combattue par Augustin après le donatisme, c'est par abus de langage qu'elle fut qualifiée d'hérésie, puisqu'elle est antérieure à la formulation orthodoxe qu'elle permit d'établir. Il ne peut en effet y avoir hérésie que par rapport à une orthodoxie antérieurement formulée dogmatiquement par l'autorité d'un ou de plusieurs conciles et sanctionnée par l'autorité du Pape. Cette doctrine religieuse naturaliste et rationaliste peut être rapprochée de la doctrine de la grâce chez Abélard. Établi à Rome et devenu le maître spirituel d'un groupe d’aristocrates, Pélage enseigne qu'il est possible de choisir le bien et de vivre sans péché, de suivre les commandements de Dieu en exaltant la primauté et l'efficacité de l'effort personnel dans la pratique de la vertu. Pélage, en fait influencé par un ouvrage de jeunesse d'Augustin d'Hippone, De libero arbitrio (Traité du libre arbitre), écrit pour combattre le manichéisme. Il cite dans son De natura un passage du livre III du traité d'Augustin. Le pélagianisme soutient que l'homme peut, par son seul libre arbitre, s'abstenir du péché. Il conteste le péché originel et affirme la doctrine des limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton, les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d'Adam - qui n'a nui qu'au seul Adam - dans leurs actions, et ne doivent donc pas se racheter à jamais. Pélage lui-même ne nie pas (bien qu'il la minimise) l'importance de la grâce divine, au contraire de certains de ses disciples.