Mikkel Borch-Jacobsen, né en 1951 en France, est philosophe et professeur de littérature comparée à l'Université de Washington (Seattle). Né en France de parents danois, il fait des études de philosophie avec Philippe Lacoue-Labarthe et Jean-Luc Nancy. Il soutient en 1981 à l'université Louis Pasteur (Strasbourg) une thèse qu'il publie sous le titre Le Sujet freudien en 1982, puis enseigne au département de psychanalyse de Université Paris VIII. Il s'installe aux États-Unis en 1986 et devient professeur de littérature comparée à l'université de Washington à Seattle. Son analyse constructiviste de la coproduction des « faits » psychiques souligne notamment l'historicité des maladies dites « mentales », à l'inverse de l'anhistoricité revendiquée par la psychanalyse freudienne. En 1983, Borch-Jacobsen participe à une rencontre sur l'hypnose à l'hôpital Fernand-Widal en compagnie de Léon Chertok, René Girard et François Roustang, et, l'année suivante, il publie avec Éric Michaud et Jean-Luc Nancy Hypnoses aux Éditions Galilée. Le , il donne une conférence intitulée « L'hypnose dans la psychanalyse » à la Société de médecine Psychosomatique. Le texte de cette conférence est publié en collaboration avec Chertok en 1987, accompagné des réactions de plusieurs psychanalystes, philosophes et sociologues, notamment Georges Lapassade, Octave Mannoni et Franklin Rausky. Dans cette conférence, Borch-Jacobsen met en évidence le fait que le transfert psychanalytique est une forme d'état altéré de conscience, comparable à celui qui était à l'œuvre dans les psychothérapies qui ont précédé historiquement la psychanalyse, du chamanisme, à l'hypnotisme de l'École de Nancy, en passant par le magnétisme animal. Il montre que . Il souligne par conséquent un risque important de phénomènes de suggestion de la part du psychanalyste, quand bien même le psychanalyste lui-même ne serait pas conscient de ces phénomènes.
Emmanuel Pierre Jean Ravalet, Marc Antoine Messer