Le mauvais œil est une croyance selon laquelle un regard, un éloge ou un compliment d'une personne à une autre aurait le pouvoir de faire peser une malédiction ou de la malchance sur cette dernière. Selon Francesco Alberoni le mauvais œil est pour la société une façon de « gérer » l’envie et de canaliser de manière préventive la violence qui pourrait en découler. Celui qui éprouve l’envie souffre, sans toutefois accuser l’autre car il n’a aucun comportement agressif envers lui. Dans la jalousie, l’autre est perçu comme un rival. L’autre, le rival vient nous enlever notre objet de désir. Dans l’envie nous sommes blessés par la comparaison avec autrui. René Girard (1923-2015) établit que dès que nous désirons (l’envie)ce que notre prochain possède, la rivalité entre lui et nous est inévitable et peut déboucher sur la violence. Il l’appelle désir mimétique. thumb|right|Mosaïque d'Antioche montrant diverses protection contre le mauvais œil. Le « regard assassin », capable d'attirer le malheur, la maladie ou la mort, apparaît dans les textes de Sumer, de Babylone et d'Assyrie. En Europe au Moyen Âge, les sorcières étaient réputées pour user du mauvais œil contre tous ceux qui avaient le malheur de croiser leur route. Leurs victimes étaient alors frappées de maux divers, perdaient l'amour de leur conjoint ou étaient jetées dans la misère. Dans cette croyance, les sorcières - étant associées à l'image de veilles femmes - seraient liées à la ménopause. Puisque les sorcières ne pouvaient plus vu leur âge expulser leurs « impuretés » par les voies naturelles, elles le faisaient à travers leurs yeux. Face au mauvais œil, les petits enfants et les animaux seraient particulièrement vulnérables. Partout où les superstitions liées au mauvais œil sont encore vivaces, il est considéré comme dangereux d'attirer l'attention sur la beauté de ses enfants, de peur que le mauvais œil ne leur jette un regard jaloux. Dans le judaïsme, la croyance en un mauvais œil est apparue dans la Bible.