vignette|Strauss en juillet 1945, photo prise par l'US Army Special Film Project 186. Metamorphosen, en français Métamorphoses, est une œuvre écrite pour 23 instruments à cordes par Richard Strauss et achevée le . Il s'agit d'une commande de Paul Sacher, mais l'essentiel de Métamorphoses était déjà écrit avant. Elles ont été composées sous le coup de l'émotion causée par la dévastation d'une partie de l'Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale. Une esquisse à peu près contemporaine portait d'ailleurs en sous-titre Complainte sur Munich en référence à la destruction du Théâtre national de cette ville en 1943. Il s'agit de l'une des dernières partitions du musicien, alors octogénaire. Elle s'inscrit dans le cadre d'un retour à la musique instrumentale pure établissant un lien entre la fin de la vie de Strauss et ses années de jeunesse. Les 23 instruments sont 10 violons, 5 altos, 5 violoncelles et 3 contrebasses, soit 5 quatuors à cordes et 3 contrebasses. La première a lieu le sous la direction de Paul Sacher à la tête du Collegium Musicum de Zurich. Il n'est pas certain que le titre se rapporte à la structure de l'œuvre. Les métamorphoses opérées sont plutôt celles des tonalités et harmonies que des thèmes, en fin de compte toujours reconnaissables (donc peu métamorphosés au sens propre du terme). L'un des six thèmes principaux est une allusion évidente au thème de la Marche funèbre de la Symphonie n° 3 de Beethoven, cité explicitement en hommage à la fin de la partition sous la mention « In Memoriam ! ». L'idée de métamorphose est sans doute à rattacher ici aux lectures goethéennes de Strauss au soir de sa vie. Si l'on peut imaginer un clin d'œil à la Métamorphose des plantes ou à la Métamorphose des animaux du poète allemand, il faut aussi tenir compte d'une esquisse pour chœur mixte à quatre parties contemporaine de Métamorphoses, qui est une mise en musique des vers suivants de Goethe (extrait des Zahme Xenien (VII), 1827) : Strauss retient du dernier Goethe l'idée de réflexion sur soi, d'évolution vers la sagesse par la connaissance de soi, ce qui semble correspondre – quand on le met en relation avec le contexte historique – à l'esprit de résignation des Métamorphoses.