vignette|Arcésilas et Carénage représentés sur la page de garde des Academica de Cicéron, ouvrage édité par Johann August Goerenz en 1810.
La Nouvelle Académie correspond au renouveau de l'Académie de Platon entrepris à partir de 273 av. J.-C. sous la direction d'Arcésilas de Pitane et de ses successeurs.
Il est difficile d'établir le nombre des périodes de l'histoire de l'Académie. Les Anciens distinguaient parfois cinq Académies :
Celle de Platon, l'Ancienne Académie (-387), pythagorisante, avec Eudoxe, Speusippe (premier scholarque, en -348), Xénocrate (deuxième scolarque en -339), Polémon (troisième en -315), Cratès (quatrième en -269)
Celle d'Arcésilas, la Moyenne Académie (-264), sceptique
Celle de Carnéade et de Clitomaque de Carthage, la Nouvelle Académie, probabiliste, avec ses scholarques : Lacydès (sixième scolarque en - 244), Téléclès (septième en -208), Évandre, Hégésine, Carnéade (dixième scolarque en - 186) et Clitomaque (onzième scolarque en -128)
Celle de Philon de Larissa (douzième scolarque en -110) et de Charmadas, la quatrième Académie, néo-dogmatique
Celle d'Antiochos d'Ascalon (treizième et dernier scolarque en -85), la cinquième Académie, éclectique.
Cicéron n'en distingue que deux : celle de Platon et celle d'Arcésilas, l'Ancienne et la Nouvelle. Selon lui, l'Ancienne Académie n'ajouta rien à l'enseignement de Platon et se borna à exposer sa philosophie suivant une division en trois parties indiquée par le maître. Au moment où la Nouvelle Académie se constitue, l'épicurisme et le stoïcisme sont déjà bien installés et s'imposent comme philosophies dominantes dans le monde hellénistique.
Le renouveau de l'Académie est une sorte de révolution : le caractère achevé de l'œuvre platonicienne est remis en cause, et la vérité doit de nouveau être recherchée. Cet esprit de recherche serait proche du Platon des dialogues aporétiques s'il n'allait en réalité bien plus loin en déclarant qu'on ne trouverait jamais le vrai.