La principauté d’Antioche était l'un des États latins d'Orient constitué lors des croisades (1098-1268). Elle se trouvait sur des territoires actuellement turcs et syriens.
La fondation de la principauté est due à la seule volonté de Bohémond de Tarente (Hauteville, 1054-1111) de se tailler un État en Terre sainte. Avant de participer à la croisade, Bohémond de Tarente, fils aîné de Robert Guiscard, s'était vu préférer son demi-frère cadet Roger Borsa comme duc des Pouilles et de Calabre.
Antioche, ville byzantine, n'avait été conquise par les musulmans qu'une dizaine d'années auparavant, en 1084. Et lors de leur passage à Constantinople, le basileus Alexis Comnène avait exigé par serment des principaux chefs croisés qu'ils lui restituent les terres précédemment perdues par les Byzantins — et seul Raymond IV de Toulouse avait refusé de prêter serment.
Face aux difficultés pour assiéger Antioche, Bohémond vit là l'occasion de se faire accorder un fief. Tout d'abord il menaça, prétextant l'allongement du siège, de retourner en Italie chercher des renforts, mais ses capacités de stratège et l'importance du contingent l'accompagnant étaient nécessaires aux croisés, qui lui promirent tout ce qu'il souhaitait pourvu qu'il restât. Ensuite, le départ de Tatikios, le représentant du Basileus lui donna l'occasion de prétendre à une trahison, laquelle pouvait autoriser les croisés à se considérer déliés de leur serment. Enfin, s'étant assuré — par une intelligence à l'intérieur de la ville — d'y pouvoir enfin pénétrer, il fit promettre par les chefs de la croisade que le premier à y entrer la posséderait. C'est ainsi qu'au petit matin du , lorsque la ville fut investie, seule la bannière de Bohémond flottait sur la ville.
À peine entrés dans la ville, les croisés doivent subir à leur tour le siège mis en place par une armée seldjoukide qui tenta de reprendre la ville. La découverte de la Sainte Lance permit aux croisés de reprendre courage et de repousser cette armée.