Le turkmène (autonyme : Türkmençe, ) est une langue appartenant au groupe des langues turques parlée par plus de six millions de personnes en Asie centrale, principalement au Turkménistan, où il est la langue nationale, et dans les pays voisins (Iran, Afghanistan...).
Alphabet turkmène
Le turkmène a été écrit avec un alphabet arabe adapté, puis avec un alphabet latin jusqu’en 1940. L’État soviétique force alors l’adoption d’une variante de l’alphabet cyrillique pour l’écriture du turkmène. Depuis le , l’alphabet officiel est une variante de l’alphabet latin avec quelques diacritiques, proche de celui du turc.
L’alphabet cyrillique turkmène utilisait également les lettres Ё, Э, Ю, Я (correspondant à ýo, e, ýu, ýa), ainsi que Ц, Щ, Ъ et Ь dans des mots empruntés au russe.
L’harmonie vocalique, commune à la plupart des langues turques, est présente en turkmène. Selon ce principe, les voyelles sont séparées en deux classes : les voyelles claires (ä, e, i, ö, ü) et les voyelles sombres (a, y, o, u). En principe, il ne peut y avoir que des voyelles d’une seule classe au sein d’un même mot ; pour cette raison, les suffixes ont généralement au moins deux formes. Ainsi, le suffixe du pluriel peut être -lar ou -ler : guş (« oiseau ») donne guşlar et gün (« jour ») donne günler.
Certains suffixes peuvent avoir quatre voyelles différentes : c’est par exemple le cas du suffixe possessif de la première personne du singulier qui a les formes suivantes (s’il est ajouté à un mot qui se termine par une consonne) :
ym après a ou y,
im après ä, e ou i,
üm après ö ou ü,
um après o ou u.
L’harmonie vocalique souffre de nombreuses exceptions, en raison des nombreux mots empruntés au persan, à l’arabe et au russe (par exemple kitap, « livre », issu de l’arabe, comporte une voyelle claire et une sombre). Dans ce cas, c’est la dernière voyelle qui est prise en compte pour le choix des suffixes (kitaplar).
Les consonnes voisées s’assourdissent en fin de mot ou de syllabe : -b devient -p, -d devient -t, etc.