Le duel judiciaire ou combat judiciaire (aussi appelé jugement par combat, jugement par les armes, procès par combat ou encore gage de bataille) est une procédure ordalique provenant du droit germanique permettant de statuer sur des accusations en l'absence de témoins ou d'aveux dans laquelle les deux parties en litige se battent en combat singulier (chacune pouvant être représentée par un champion) ; le vainqueur du combat est considéré comme étant celui désigné par Dieu pour être la personne bien-fondée des plaidants.
Cette méthode est restée en usage à travers tout le Moyen Âge européen, disparaissant progressivement au cours du , précédant le duel d'honneur entre les et s.
thumb|gauche|Duel judiciaire, illustration du Miroir des Saxons, - s.
En Italie, le duel judiciaire est vraisemblablement introduit au par les Lombards. Paul Diacre raconte que la reine lombarde Gondeberge (morte vers 650), accusée d'adultère, n'avait été innocentée qu'après un duel victorieux que son champion avait soutenu contre son accusateur (« Cette Gondeberge fut accusée d'adultère et Carellus, serviteur du Roi, lui demanda la permission de se battre avec l'accusateur, pour soutenir la chasteté de la Reine. Carellus combattit en présence de tout le peuple, fut vainqueur et rendit par-là à la Reine toute sa dignité première. »).
Le duel judiciaire est admis dans la plupart des royaumes barbares intégrés au dans l'Empire carolingien mais certains, comme le royaume wisigoth d'Espagne, l'ignorent complètement. Les Lombards d'Italie l'admettent mais il semble avoir perdu de son prestige au ; il revient en honneur dans la noblesse après la conquête franque mais uniquement dans les anciennes principautés lombardes, les autres régions restant fidèles au droit romain qui l'exclut. Sous les Carolingiens, le duel judiciaire fait l'objet d'une vingtaine de mentions dans les Capitulaires ; il est également cité par cinq conciles, plusieurs vies de saints, chroniques et chansons de geste.