Athénagoras d'Athènes ou Athénagore (floruit vers 175/180) est un saint orthodoxe, apologiste et philosophe chrétien de la seconde moitié du .
Tout ce que l'on sait de lui est qu'il fut un philosophe athénien et qu'il se convertit au christianisme. Deux traités seulement ont été conservés sous son nom : sa Supplique au sujet des chrétiens et un traité Sur la résurrection des morts. Les seules allusions à son égard de la littérature chrétienne sont des citations de la Supplique dans un fragment de Méthode d'Olympe et des détails biographiques peu fiables dans les fragments de l'Histoire chrétienne de Philippe de Side.
Ses écrits comportent les preuves d'érudition et de culture, de maîtrise de la philosophie et de la rhétorique, une bonne appréciation de l'atmosphère intellectuelle de son époque, et de tact et délicatesse dans la lutte contre ses puissants adversaires en religion.
La Supplique au sujet des chrétiens, dont la date d'écriture peut être fixée à 176 ou 177, n'était pas une défense orale du christianisme, mais une défense écrite destinée à la chancellerie impériale ou, plus vraisemblablement, à la publication, présentée par un philosophe sur des motifs philosophiques, à l'adresse des empereurs romains Marc Aurèle et Commode, vainqueurs à la guerre contre les Arméniens et les Sarmates, « mais, par-dessus tout, philosophes ». Il se plaint tout d'abord de l'injuste discrimination dont sont l'objet les Chrétiens et les calomnies qu'ils doivent supporter (ch. I-III), puis combat la charge d'athéisme (IV). Il établit le principe du monothéisme, citant des poètes et philosophes païens pour défendre les doctrines pour lesquelles les Chrétiens sont condamnés (V-VI), et démontre la supériorité de la foi chrétienne en Dieu par rapport aux croyances païennes (VII-VIII). Cette première démonstration rationnelle de l'unité de Dieu dans la littérature chrétienne est augmentée d'une exposition du futur dogme de la Trinité: « un Dieu Père, un Dieu Fils, et l'Esprit saint ».