La directive shinto, SCAPIN 448, est rédigée par le lieutenant. William K. Bunce, U.S.N.R, expert de l'armée américaine sur la culture et la religion japonaises au cours de l'occupation du Japon à l'issue de la Seconde Guerre mondiale. Publiée le sous le titre complet de « Abolition du parrainage, du soutien, de la continuation, du contrôle et de la diffusion gouvernemental du shintoïsme d'État (Kokka Shinto, jinja shinto) », elle fait partie de la politique des forces d’occupation américaines visant à supprimer le shintoïsme d'État. Le shinto en effet, sous la forme qu'il a prise dans les décennies qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale, est un instrument de propagande utilisé comme moyen de diffuser les idées ultranationalistes et un outil du militarisme.
La directive est partiellement basée sur le concept de liberté de religion garantie par la constitution des États-Unis. Selon la directive, le shintoïsme d’État doit être privé de tout soutien public et de son attirail « ultranationaliste et militariste ». Ce qui en reste est autorisé à subsister en tant qu'élément de la secte shinto, religion égale aux autres et sans privilège particulier, pris en charge seulement par des offrandes privées.
Aucun fonds public ne peut être utilisé pour financer les sanctuaires shinto ou leurs prêtres. L'empereur ne peut plus rendre compte des affaires publiques à ses ancêtres lors de ses visites aux sanctuaires. Mais il peut, comme d'autres fonctionnaires, y prier à titre individuel. La doctrine shinto doit être éliminée des manuels scolaires. « L'idéologie militariste et ultranationaliste » ne peut être promue ou encouragée dans le cadre du shinto ou de tout autre croyance. Les doctrines suivantes sont spécifiquement interdites : que l'empereur est supérieur aux autres dirigeants parce qu'il est descendant du Soleil; que le peuple japonais est supérieur aux autres peuples ou que les îles japonaises sont supérieures aux autres terres parce qu'Amaterasu le veut ainsi.
La directive va ainsi au-delà de la simple séparation de l'Église et de l'État.