Dans la religion chrétienne, un anachorète (du ἀναχωρητής, anachōrētḗs, « qui s'est retiré du monde ») est une personne qui s'est retirée de la société séculière pour des raisons religieuses, afin de mener une vie ascétique consacrée à la prière et à l'Eucharistie. L'anachorétisme s'est très largement répandu au cours du déclin de l'Empire romain et du haut Moyen Âge.
Les anachorètes sont des ermites. À la différence des cénobites, lesquels sont aussi des ermites, qui vivent retirés du monde mais en groupe, les anachorètes vivent retirés du monde, mais seuls, individuellement. Ils devaient faire vœu de stabilité dans leur retraite, souvent dans une cellule adjointe à une église ou près d'un centre urbain, alors que l'ermite avait sa cellule au désert (cette différence originelle s'étant amoindrie au point que les terme d'anachorète et d'ermite sont devenus interchangeables, le premier étant davantage utilisé en Orient et le second en Occident).
Les anachorètes devaient également se soumettre à un rite de consécration, voisin d'un rite de funérailles, à la suite duquel ils étaient considérés comme « morts au monde », sorte de saints vivants. L'anachorétisme est connu par l'archéologie et les écrits anciens et par sa survivance dans l'Angleterre médiévale. Pour l'Église catholique, l'anachorétisme est et gouvernée par les mêmes normes que l'érémitisme.
Les premières expériences érémitiques et plus précisément anachorétiques ont lieu en Orient à la fin de l’Antiquité. C’est au qu’apparaissent les premiers ermites reclus dans le désert égyptien et le monachisme est institutionnalisé au . Paul de Thèbes et Antoine le Grand sont considérés comme les premiers solitaires à vivre une vie érémitique mais le concept de l’ascétisme (recherche de la perfection morale à travers l’effort et la souffrance) apparaît bien avant. Le monachisme du est la continuité d’un ascétisme ancien auquel s’ajoute une rupture radicale avec le monde. En effet, dans les Actes des Apôtres, la description des premières communautés chrétiennes montre un modèle d’organisation de style communautaire.