Le corporatisme est un terme polysémique. Il peut faire référence aux corporations, aux métiers organisés selon des règles, générant une hiérarchie entre maîtres, compagnons et apprentis, par exemple en France avant la Révolution française.
Il peut désigner une doctrine et/ou une pratique cherchant à organiser les relations professionnelles afin de dépasser le conflit capital-travail par la collaboration entre les classes sociales, entre patrons et ouvriers notamment. La doctrine prône l’organisation d’institutions rassemblant les ouvriers et les patrons. Elle est en partie issue du courant de pensée du catholicisme social au . Cette doctrine est mise en œuvre sous diverses formes au et se présente alors comme une alternative au capitalisme libéral et au socialisme. Des institutions corporatistes ont été mises en place dans l'Italie fasciste, dans l'Allemagne nazie, dans la France du régime de Vichy, avec la charte du travail du 4 octobre 1941, dans le Portugal de Salazar, avec l'Estado Novo.
Il peut aussi désigner une défense d'intérêts catégoriels et de droits acquis, ignorant parfois l'intérêt général.
Le corporatisme en France fait référence à des systèmes professionnels fermés qui ont réussi à préserver la spécificité de leur métier traditionnel ou à légitimer leur statut collectif qui leur garantit des avantages ou des droits dérogeant à la condition générale des salariés. Il fait référence aussi à une doctrine qui tente de répondre à la Question sociale, d'éliminer la lutte des classes, par la collaboration des catégories sociales, et de limiter l'étatisme.
Le corporatisme a existé sous des formes différentes entre les deux guerres mondiales dans plusieurs pays. Dans certains cas il est allé jusqu’au fascisme. Il ne s’y identifie pas nécessairement, mais il est souvent considéré comme une menace capable d'entraîner la disparition des syndicats indépendants, des partis politiques, et l’instauration de régimes autoritaires.