L'ancien tramway de Rouen fut construit après la guerre de 1870-1871 et mis en service en 1877. À cette époque de croissance industrielle et démographique, les anciens modes hippomobiles de transport, fiacres et omnibus en place depuis la fin du et progressivement renforcés, ne suffisent plus à assurer les dessertes urbaines.
Les édiles locaux décidèrent d’adopter ce nouveau moyen de communication, inventé aux États-Unis en 1832. D’abord à traction animale puis à traction mécanique (vapeur), le tramway fut électrifié en 1896. Son réseau s’étendit bientôt sur les différents quartiers du centre de la ville sur la rive droite de la Seine, atteignit les municipalités du plateau nord, les hauteurs de Bonsecours à l’est, irrigua la vallée textile du Cailly à l’ouest, franchit le fleuve et desservit, au sud, les faubourgs et banlieues industrielles de la rive gauche.
Le tramway de Rouen couvrit alors l’agglomération de de lignes, le plus long réseau électrique de France à la Belle Époque, contribuant aux succès des événements marquant l’histoire de la ville : exposition coloniale de 1896, fêtes du millénaire normand de 1911.
Même si les années 1920 virent encore une légère croissance du trafic, le développement du réseau était terminé, la concurrence des nouveaux modes routiers de déplacement urbain mettait un terme à son monopole. La montée en puissance des autobus et trolleybus, la crise des années 1930, et surtout la Seconde Guerre mondiale qui ravagea la cité normande, condamnèrent le tramway à la disparition.
Les dernières motrices cessent de circuler en 1953, après de service. Depuis 1994, un nouveau tramway a été remis en exploitation dans la capitale normande.
Intégrée au domaine royal de France après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste, Rouen est demeurée une des plus grandes cités du royaume sous l’Ancien Régime. Le y a vu prospérer, aux côtés des activités traditionnelles du textile et de la faïencerie, les nouvelles industries, chimie, papeterie, ainsi que la navigation sur la Seine, fleuve qui, depuis le Moyen Âge, constituait pour les Parisiens le chemin de la mer.