thumb|Les Cinq Lansquenets, gravure de Daniel Hopfer (1530).
Les lansquenets étaient des mercenaires, le plus souvent originaires des États de langue allemande, opérant du . Ils ont servi dans la plupart des armées européennes de l'époque et ont acquis une grande réputation dans la première moitié du pour leur efficacité mais aussi leur brutalité.
De l’allemand Landsknecht, attesté depuis 1480, Knecht « valet » indiquant une servitude vis-à-vis de l’« employeur » et Land « pays » ou plus certainement dans ce cas « campagne » marquant l’origine campagnarde de ces mercenaires qui ne venaient pas de la montagne, contrairement aux piquiers suisses. Dès 1500, on note l’altération Lanzknecht influencée par Lanze « lance, pique », le terme Landsknecht se trouve encore en allemand moderne au sens de « mercenaire » (Söldner).
Au cours du dernier quart du , tant lors des guerres de Bourgogne que de la guerre de Souabe, les milices confédérées suisses avaient fait la démonstration à plusieurs reprises de leur supériorité : non seulement les armées médiévales qui leur étaient opposées manquaient de cohésion, mais la meilleure des cavaleries était impuissante contre des fantassins équipés de piques atteignant jusqu’à six mètres de long. Aux batailles de Morat et de Nancy (1476-1477), par exemple, l'infanterie suisse armée de longues piques avait remporté des victoires inattendues en attaquant l'ennemi en phalanges serrées.
Aussi de nombreux souverains décidèrent-ils de créer des unités sur le modèle de ces Reisläufer suisses. En Bavière, l'un des principaux chefs mercenaires au service de l'empereur fut Georg von Frundsberg. À Florence, on trouve par exemple la Loggia dei Lanzi, ainsi nommée en raison de la présence de mercenaires allemands stationnés à proximité. Faute d'une armée régulière et d'infanterie de piquiers, l'empereur germanique Maximilien se sentait menacé par ces développements militaires. L'organisation encore médiévale des piquiers bourguignons étant inadaptée, il décida de payer la formation permanente de lansquenets ou « serviteurs du pays ».