, plus connu sous le nom de , est le saint fondateur de l'école bouddhiste Shingon; il est aussi une figure marquante de l'histoire du Japon : son esprit universel a fortement influencé la culture et la civilisation japonaise. Il était non seulement un grand religieux, mais aussi un éminent homme de lettres, un philosophe, poète et calligraphe. Toute sa vie il manifesta une grande bienveillance pour tous les êtres, et c'est pour cette raison qu'il est encore, de nos jours, si populaire au Japon.
Il naquit en 774, au village de Byōbuga-ura, dans l'île de Shikoku. Sa famille était prospère, et son père avait exercé le rôle de gouverneur de province. Il était le troisième enfant et reçut le prénom de Mao, qui signifie « Poisson de vérité ». Manifestant très tôt une remarquable intelligence, il fut appelé Tōtomono, le « précieux ». Déjà dans ses jeux, il montrait une profonde attirance pour la religion car il avait l'habitude de façonner des bouddhas en argile pour ensuite les prier sur de petits autels. À l'âge de , il se rendit à la capitale, Nara, auprès de son oncle, savant renommé et précepteur à la Cour, pour étudier les belles-lettres chinoises et les textes du confucianisme. Inscrit au collège gouvernemental à , il étudia assidûment durant deux ans ; devant ses brillants résultats la famille espérait qu'il deviendrait haut fonctionnaire à la capitale, mais le jeune Kūkai s'intéressait plus au bouddhisme qu'à sa carrière. Il étudiait également les textes anciens du bouddhisme traditionnel de Nara. Comprenant la vanité de ses études laïques, il quitta le collège malgré la forte opposition de son entourage.
La fin du est marquée au Japon par de grands changements politiques. Le clan des Fujiwara prend le pouvoir et l'empereur Kanmu transfère la capitale de Nara à Kyoto. Ce renouvellement total augmente les charges qui pèsent sur le peuple qui souffre de la misère. Kūkai croyait profondément que dans le bouddhisme se trouvait la solution des problèmes essentiels de la vie des hommes.