vignette|200px|Kūkai, fondateur de l'école Shingon
est une école bouddhiste japonaise ésotérique, fondée au par le moine Kūkai (空海) qui reçut le titre posthume de Kōbō Daishi (弘法大師), le grand diffuseur de la Loi. Le mot Shingon signifie « parole de vérité »; c'est la traduction japonaise du mot sanskrit mantra, qui désigne l'incantation en Inde. Cette école est, avec l'école Tendai, une des deux écoles à pratiquer le bouddhisme tantrique au Japon.
Son idéal se résume dans la phrase « Nyojitsu Chijishin », qui signifie « La vérité, c'est connaître son propre esprit tel qu'il est vraiment ».
Avec environ 12 millions de fidèles, c'est un des courants majeurs du bouddhisme japonais et l'une des plus anciennes lignées du bouddhisme tantrique, le vajrayana.
La doctrine et les enseignements du Bouddhisme Shingon trouvent leur expression définitive durant l'époque de Heian (794-1185) quand, en 804, le moine bouddhiste Kūkai se rend en Chine, dans la ville de Xi'an (西安) (alors appelée Chang-an), au temple Qinglong (青龙寺, Temple du dragon bleu) afin d'y étudier le bouddhisme ésotérique sous la direction du Maître Huiguo, l'élève préféré du légendaire Amoghavajra. À sa mort, celui-ci en fera son successeur dans le Dharma et le détenteur de la lignée qui prendra ensuite son essor au Japon. Les Japonais appellent couramment Kukaï de son nom honorifique Kōbō Daishi (ou O Daishi Sama ; Le Grand Maître), noms posthumes qui lui seront attribués par l'Empereur Daigo.
Avant de se rendre en Chine, Kūkai était un moine bouddhiste indépendant. Il était très versé dans la prose classique chinoise, la calligraphie chinoise et les sutras bouddhistes. À cette époque le bouddhisme ésotérique n'était pas considéré comme une école à part entière. Huiguo, détenteur des deux principales lignées du bouddhisme tantrique chinois, a été le premier à les rassembler dans un système cohérent. Un moine japonais dénommé Gonsō (勤操) avait rapporté de Chine au Japon le mantra ésotérique d'Akasagarbha et un rituel d'ascèse connu sous le nom de Kokūzō-gumonjihō (虚空蔵求聞持法), lequel avait été traduit du sanskrit au chinois par Śubhakarasiṃha (善無畏三蔵 Zenmui-Sanzō).