Concept

Théologie de la substitution

Résumé
vignette|redresse=1.2|Allégorie de la substitution : Dieu foudroie le judaïsme et réserve sa lumière au christianisme. Bas-relief de l'église Saint-Jacques (1839), Gottsdorf, Basse-Bavière. vignette|redresse=1.2|Ecclesia et Synagoga encadrent le portail du Jugement dernier de la cathédrale Notre-Dame de Paris. À gauche, Ecclesia possède les attributs de la royauté ; à droite, Synagoga, les yeux bandés, le sceptre brisé, ne porte plus de couronne. La théologie de la substitution ou théologie du remplacement, ou encore supersessionisme, est une doctrine chrétienne selon laquelle le christianisme se serait substitué au judaïsme dans le dessein de Dieu. Dans cette optique, le peuple d'Israël autrefois choisi par Dieu a cessé d'être son peuple et il est maudit parce qu'il a rejeté le Sauveur, Jésus-Christ. Les dons et les promesses de Dieu à l'« ancien Israël » sont transférés à l'Église, qui devient le « nouvel Israël », le « nouveau peuple de Dieu ». Il s'ensuit que le judaïsme n'a plus qu'une valeur toute relative, en fonction du christianisme, dont il n'est que l'imparfaite préfiguration et le témoin dépassé. Cette thèse est présente dans plusieurs passages du Nouveau Testament, selon des modalités sujettes à diverses interprétations, comme chez les Pères de l'Église, notamment Augustin. Elle a déterminé pendant près de vingt siècles les relations entre judaïsme et christianisme. Cette approche s'oppose à la théologie des deux alliances, qui affirme que l'Alliance de Dieu avec Israël n'a jamais été rompue. Plusieurs textes du Nouveau Testament, adressés aux chrétiens des deux premières générations, présentent la communauté des disciples de Jésus de Nazareth comme un Israël spirituel. Tel est le cas, en particulier, des Épîtres de Paul. Le corpus johannique, rédigé une cinquantaine d'années plus tard, contient des affirmations catégoriques à ce sujet. En tout état de cause, c'est à la même époque, aux alentours de l'année 150, que le christianisme naissant affirme être le « véritable Israël » (Verus Israel) qui remplace l'« ancien Israël » (Vetus Israel) .
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