Huayan ( ; traduit en japonais par Kegon, en coréen par Hwaŏmor et en viêtnamien par Hoa Nghiêm) ou son nom complet Huayanzong (, ce terme venant du sanskrit: Avatamsaka, est une école du bouddhisme mahâyâna chinois dont l’enseignement spéculatif, le Huayanlun (discours de Huayan), se base sur l’exégèse du sutra éponyme (Avatamsaka Sutra ou Huayanjing). Avatamsaka signifie l'ornement de fleurs (métaphore de la compréhension suprême).
L’école commença à se développer à partir de la seconde moitié des dynasties du Nord et du Sud, l'Avatamsaka Sutra donnant parfois lieu à un véritable engouement : des groupes de récitation et d’études furent créés par des personnalités comme le prince Wenxuan des Qi du Sud ; un prince des Qi du Nord se serait immolé par le feu en sacrifice au bodhisattva Manjushri. Elle atteignit son apogée au milieu des Tang, et semble avoir dépassé sa maturité lorsqu’elle fut frappée par la persécution anti-bouddhique des années 841-845, dont elle ne se releva pas. Son influence continua néanmoins de s’exercer, visible en particulier dans l’école Chan, seule avec la Terre Pure à survivre aux persécutions.
Comme il est coutume, l’école se réclame des plus anciens maîtres, les philosophes indiens Ashvaghosha et Nāgārjuna dont elle fait ses fondateurs, mais ceux qui ont réellement contribué à son développement sont les cinq maîtres chinois Dushun (杜順 557-640), Zhiyan (智儼 602-668), Fazang (法藏 643-712), Chengguan (澄觀 737-838) et Zongmi (宗密 780-841), auxquels il faut ajouter l'érudit Li Tongxuan (李通玄 635-730). C’est au plus célèbre d’entre eux, Fazang, que la tradition de l’école prête ses principales idées, mais l’ensemble n’est pas de lui seul, malgré l'importance de sa contribution (une centaine de rouleaux).
Huayan est une des écoles nées au des efforts d’assimilation et de synthèse des écrits et concepts bouddhiques, visant en particulier à dégager de l’ensemble divers et parfois contradictoire des textes une cohérence en harmonie avec les notions métaphysiques, philosophiques et morales chinoises.