vignette|Train à la suite d'un sabotage par des fellaghas en Tunisie (1952).
Le sabotage est l'action de détériorer, mettre hors d’usage volontairement et le plus souvent clandestinement, du matériel, des machines, des installations militaires ou civiles, ou de désorganiser et de compromettre le succès d'un projet, d'une puissance politique ou d'une entreprise.
Le terme « sabotage » est dérivé du verbe « saboter » qui lui-même vient de « sabot » et éventuellement du picard chaboter : « faire du bruit avec des sabots » et/ou du provençal sabotar : « secouer, agiter ».
Une légende voudrait que le mot « sabotage » vienne du fait que des ouvriers jetaient leur sabots dans les machines en vue de les détruire (on parle parfois de tisserands hollandais, de luddites anglais, ou encore de canuts lyonnais). Pourtant, ceci n'est pas avéré et aucune source fiable ne prouve que le mot vienne de là.
Fañch Broudic, auteur de L'interdiction du breton en 1902, rappelle que "le curé de Commana explique que s'il prêche en français, les paysans dans son église feront du sabotage", c'est-à-dire du bruit avec leurs sabots en tapant sur les pavés de l'église. Sources : Bretons hors-série , hiver 2022-2023.
Une des premières apparitions du mot « saboter » que l'on puisse trouver est dans le Dictionnaire du Bas-Langage ou manières de parler usitées parmi le peuple de D'Hautel, édité en 1808
On le retrouve aussi dans le Dictionnaire de la langue française d'Émile Littré de 1873-1874, mais c'est à la fin du qu'il commence à être vraiment utilisé.
En 1897, Émile Pouget, célèbre syndicaliste anarchiste, écrit dans Le Père Peinard « action de saboter un travail », et, en 1911, il écrit l'ouvrage Le Sabotage qui commence par ces mots :
En 1919, l'économiste Charles Gide en parle ainsi :
Les attitudes contre-productives ou le sabotage des moyens de production sur le lieu de travail existent sans doute depuis que le travail existe, mais on n'en retrouve vraiment trace qu'avec les débuts de la Révolution industrielle.