L'état construit (en latin status constructus) ou annexion est une forme morphologique du nom dans la grammaire de certaines langues afro-asiatiques, particulièrement dans certaines de ses branches : les langues sémitiques (comprenant notamment l'arabe et l'hébreu), les langues berbères et l'égyptien ancien. Dans les langues sémitiques, le nom prend l'état construit quand il est suivi d'un complément du nom, et s'en retrouve alors automatiquement défini. En grammaire arabe, l'état construit est appelé al-ʼiḍāfah (الإضافة; littéralement ajout). On peut le considérer comme un des trois états de détermination possibles du nom, les deux autres étant lindéfini et le défini. Ces trois états ne doivent pas être confondus avec les trois cas de l'arabe, dont le rôle est d'indiquer la fonction grammaticale du nom et non sa détermination. L'état construit est très répandu en arabe moderne, employé librement ou dans des expressions figées: En plus de noms basiques, l'état construit peut comprendre des pronoms joints ou noms propres: Bien que l'état construit arabe ne dépende d'aucune préposition pour relier les composants, il les soumet à un nombre de règles portant sur la prononciation (de ـة comme -at) et les terminaisons (suppression de ن sur les noms duels et les pluriels masculins réguliers). L'état construit ne prend jamais l'article défini الـ, le nom complément peut le prendre ou non. Tout adjectif qui décrit un des éléments vient après la suite de noms: Il existe également un « faux » état construit (إضافة غير حقيقية) où le premier élément est un adjectif suivi par le trait qu'il qualifie (à l'instar de la structure française large d'épaules). Comme tout autre adjectif, celui-ci s'accorde avec le nom, en dehors de l'état construit, qu'il décrit. À la différence de la construction classique, l'adjectif en tête peut être soit indéfini, soit défini (selon les besoins de la phrase) alors que le nom du trait doit être défini (avec l'article الـ). L'arabe, n'ayant pas de préfixes, utilise ce faux état construit pour traduire des éléments comme bi-, multi- ou ultra-.