Les Trente (en grec ancien / hoi Triakonta) aussi appelés Trente tyrans sont un gouvernement oligarchique composé de trente magistrats appelés tyrans, qui succèdent à la démocratie athénienne à la fin de la guerre du Péloponnèse, pendant moins d'un an, en 404 av. J.-C.
Cette constitution est imposée aux Athéniens par le général spartiate Lysandre après la reddition d'Athènes négociée par l'un des futurs Trente tyrans, Théramène, en 404. L'Ecclésia (l'assemblée du peuple athénien) s'est opposée à ce régime mais avec l'appui d'une garnison spartiate, les Trente, emmenés par Critias imposent un régime de terreur, ne réservant les pleins droits de citoyens qu'à leurs partisans. Leurs adversaires peuvent être condamnés sans aucun jugement. Ceux qui luttent contre cette dérive sont impitoyablement éliminés, tel Théramène, condamné à boire la ciguë. En janvier 403 av. J.-C., après sept ou huit mois de pouvoir, les Trente Tyrans sont chassés par Thrasybule, au grand soulagement de la population.
Après la défaite d'Athènes à la fin de la guerre du Péloponnèse, les Spartiates accordent la paix aux Athéniens « à condition qu'ils appliquent la constitution de leurs ancêtres ». La cité est alors divisée entre démocrates et oligarques des hétairies. Lysandre, général spartiate vainqueur, se range du côté des partisans de l'oligarchie, comme il le fait dans toutes les cités vaincues.
Sur proposition d'un nommé Dracontidès, du dème d'Aphidna, et sous pression de Lysandre, une commission de 30 membres est créée par l'Assemblée, en vue de créer une nouvelle politeia (un nouveau régime), comme il avait été fait en 411 av. J.-C. : le but est de revenir à la patrios politeia (la constitution des ancêtres) en épurant le corps politique et en supprimant les misthoi (indemnités accordées aux citoyens pauvres). Ses membres sont choisis parmi les amis de Théramène, le négociateur de la reddition, et de Critias, un aristocrate laconophile, nihiliste sans scrupule et d'une cruauté totale.