Le kharidjisme ou kharijisme est une branche de l'Islam apparue lors de l'arbitrage entre Ali et Mu'awiya à l'issue de la bataille de Siffin qui les avait opposés en 657. Il s'agit de la troisième branche, à côté du sunnisme, majoritaire, et du chiisme. Ses adeptes sont les khāridjites (en arabe : khawāridj, ar, sortants, dissidents) réduits aujourd'hui aux seuls ibadites. Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l'une des toutes premières factions apparues en Islam. Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitude de groupes (près d'une vingtaine). Sept d'entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les , les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l'excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l'obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l'excommunication de certains compagnons de Mahomet. Les Kharidjites furent ainsi nommés par Ali pour désigner tout mouvement musulman contestataire, qu'importent leurs revendications et leurs méthodes, pourtant radicalement opposées. Les ibadites, pacifistes, firent sécession durant son règne en lui reprochant son comportement belliqueux, refusèrent de partir en guerre et restèrent à Bassora. Ils ne cautionnèrent donc pas l'escalade de violence faisant suite à leur départ. Le terme al-Kharidji a été utilisé comme un exonyme par leurs détracteurs, du fait qu’ils aient quitté l’armée d’Ali. Le nom vient de la racine arabe خ ر ج, qui a pour signification principale «quitter» ou «sortir» comme dans le mot de base خرج (). Cependant les Kharidjites refusent cette appellation et se qualifient eux-mêmes d’ash-Shurah (« les Échangeurs »), un terme qu’ils comprennent dans le contexte des écritures saintes et de la philosophie pour signifier ceux qui ont choisi d'échanger leur vie d’ici-bas (Dunya) avec l’autre vie, celle avec Dieu (Akhira).