La révolution chinoise de 1911 ou révolution Xinhai ( ; désignée ainsi du fait du système de datation du cycle sexagésimal chinois) est une période de bouleversements sociaux et politiques de grande envergure en Chine qui aboutit au renversement de la dynastie des Qing après 268 ans de règne (1644-1912). Cette révolution a lieu du , date du soulèvement de Wuchang, au , date de l'abdication de Puyi, dernier empereur de Chine. Le régime impérial qui gouvernait la Chine depuis des millénaires disparaît, laissant place à la république de Chine.
Le gouvernement impérial tente de reprendre la main en instituant une série de réformes, notamment la suppression de l'examen impérial, qui bouleverse en profondeur l'organisation des élites chinoises. Mais l'administration apparaît sclérosée et, surtout, dominée par l'ethnie mandchoue, minoritaire, à laquelle appartient la dynastie Qing. Le ressentiment d'une partie des Chinois hans, qui représentent l'ethnie majoritaire, va grandissant.
vignette|Sun Yat-sen avec les membres de la branche singapourienne du Tongmenghui.
À partir des années 1890, divers mouvements nationalistes voient le jour : le Xingzhonghui (Société pour le redressement de la Chine ou Association pour la renaissance de la Chine) fondé à Honolulu en 1894 par Sun Yat-sen, ou le Huaxinghui (Société pour faire revivre la Chine), fondé par Huang Xing. En à Tokyo, divers membres des précédentes organisations s'unissent pour fonder le Tongmenghui (littéralement « société de loyauté unie », parfois traduit en ). Le Tongmenghui axe son action sur trois principes définis par Sun Yat-sen : le nationalisme (indépendance, lutte contre l'impérialisme étranger et la domination mandchoue), la démocratie (établissement d'une république) et le bien-être du peuple (droit à la propriété de la terre égal pour tous). Entre 1895 et 1911, les différentes sociétés secrètes mènent de nombreux soulèvements armés, qui échouent sans pour autant décourager les révolutionnaires.
vignette|Drapeau portant l'emblème du Tongmenghui.