Le baybayin (parfois nommé alibata) est un système d'écriture qui servait à écrire le tagalog avant l'arrivée des Européens. Il est dérivé du kawi ou vieux-javanais. On suppose qu’il fut utilisé dès le , et du moins son usage n’avait pas encore disparu durant la colonisation des Philippines par les Espagnols. Doctrina Cristiana, premier livre imprimé aux Philippines en 1593 comprenait le même texte tagalog en baybayin et en alphabet latin. Baybayin signifie "épeler". On connait quelques écritures qui lui sont apparentées comme le hanounóo, le bouhide, et le tagbanoua. Le baybayin a aussi été utilisé pour noter l’ilocano et le pangasinan.
Au delà des considération phonétiques, l'écriture est monocamérale et n'utilise pas la casse des lettres pour distinguer les noms propres ou les initiales des mots qui commencent une phrase.
Le baybayin n’utilise que trois voyelles : « a », « e » ou « i », « o » ou « u ». Lorsqu’il est nécessaire d’écrire juste une voyelle, sans qu’elle soit précédée d’une consonne, on utilise les caractères suivants :
En baybayin, l’écriture d'une syllabe (consonne + voyelle) est réalisée à partir d’un signe de base indiquant la consonne ayant une voyelle implicite (a). Un signe diacritique permet de modifier ou supprimer cette voyelle implicite. On appelle ce type d’écriture alphasyllabaire ou encore abugida.
Un seul signe baybayin représente nga, alors que la version actuelle de l'alphabet latin filipino retient encore ng comme un digramme.
Il n’y a qu'un signe pour transcrire les consonnes da ou ra car ce sont des allophones dans nombre des langues philippines, où ra survient aux positions entre deux voyelles, et da survient ailleurs. La règle grammaticale du tagalog a survécu en filipino moderne, de sorte que lorsqu'un d est entre deux voyelles il devient un d, par exemple dans les mots dangál [honneur] et marangál [honorable], ou dunong [connaissance, mémoire] et marunong [mémorable, bon à savoir], et même de façon brute dans daw [il/elle dit (passé), ils dirent, il était dit que, supposément] et rin pour din [également, aussi] après des voyelles.