Concept

Philosophie du suicide

Résumé
Le point de vue philosophique sur le suicide dépend du courant, de l'époque et de l'auteur considéré. Cependant, pour les auteurs croyants, il rejoint souvent celui de leur religion. Hégésias de Cyrène soutenait qu'il n'y a pas de bonheur possible et que la mort est préférable à la vie (sauf pour le sage à qui toutes deux sont indifférentes), aussi conseillait-il le suicide, ce qui le fit surnommer Peisithanatos (« celui qui pousse à la mort »). Son enseignement ayant entraîné de nombreux suicides, le roi Ptolémée III fit interdire ses livres, fermer son école et l'exila. Dans l'un de ses principaux dialogues, Phédon, Platon traite la question du suicide.Les humains sont assignés à résidence et nul n'a le droit de s'affranchir de ces liens pour s'évader. Les dieux sont nos gardiens et nous sommes le troupeau. Pourtant, pour certaines personnes, il arrive qu'il soit préférable d'être mort que de vivre. Mais il ne faut pas se donner la mort, avant qu'un dieu ne nous envoie un signe. Les philosophes acceptent facilement de mourir.Mais n'est-il pourtant pas révoltant d'abandonner la protection des meilleurs des maîtres ? Tout cela n'a pas de sens, on ne peut vouloir fuir ce qui est bon : il n'y a que les insensés qui se réjouissent de la mort ! Alors pourquoi des hommes sages comme Socrate iraient-ils loin de maîtres meilleurs qu'eux-mêmes ?Pour Socrate, la croyance que l'on va rejoindre les dieux et certains morts rend injuste la révolte contre la mort. En effet, pour un homme qui a philosophé toute sa vie, il est raisonnable de penser qu'il obtiendra les plus grands biens après sa mort. Les philosophes s'appliquent donc à mourir et être morts. Le philosophe néoplatonicien Plotin (205-270), dans le prolongement du Phédon, envisage la possibilité de se suicider pour des raisons philosophiques dans son bref Traité16 (Ennéade I, 9), mais parvient à la conclusion qu'un tel suicide n'est jamais légitime. Montaigne, dans Les Essais, déclare « Qui apprendrait aux hommes à mourir, leur apprendrait à vivre » car elle « ne vous concerne ni mort, ni vivant : vivant parce que vous existez, mort parce que vous n'existez plus ».
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