Les Grikos sont une communauté culturelle minoritaire du sud de l'Italie, vivant principalement de part et d'autre du détroit de Messine en Sicile du nord-est et en Calabre du sud, ainsi que dans les Pouilles. Ils s'identifient par les deux parlers grecs appelés griko, formant une langue proche du grec moderne mais écrite avec l'alphabet latin, et par leur appartenance religieuse à l'église catholique, plus précisément à celle de rite byzantin, appartenance qu'ils partagent avec les communautés d'origine albanaise d'Italie. Ils sont reconnus « minorité linguistique » par la loi italienne et leur nombre est estimé à environ personnes dont locuteurs réguliers du griko.
Avant le , par héritage de l'Italie byzantine, le quart méridional de la péninsule italienne était majoritairement de langue grecque et se trouvait dans l'obédience du patriarche grec de Constantinople. Progressivement, l'empreinte grecque a reculé face à l'empreinte latine, tant linguistique que littéraire et religieuse : ainsi, des villes comme Amalfi et de nombreuses paroisses rurales choisirent l'obédience de l'Église de Rome au fil des siècles et le pape Grégoire XIII les regroupa en 1579 sous le nom de « basiliens ». Les rares communautés orthodoxes subsistant encore au début du se sont à leur tour ralliées en 1919 mais en gardant leur rite byzantin. L'endonyme griko provient d'ailleurs de l'exonyme greco qui, chez les catholiques, ne désignait pas seulement les locuteurs de la langue grecque, mais tous les orthodoxes, y compris albanophones.
Il existe plusieurs hypothèses, non exclusives les unes des autres, sur les origines de la communauté grecque en Italie méridionale :
Elle pourrait remonter aux colons grecs établis, avant la période romaine, dans la Grande-Grèce (Cumes, Tarente...) de 760 à 272 avant notre ère. Après la conquête de la Grande-Grèce par Rome, la culture hellénique y aurait perduré en partie, tout en adoptant le christianisme.